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Permanence n°582

Conjurer la violence politique ?


Faire vivre le corps et l’âme

C’est entendu : sauf exceptions, nous préférons tous être en vie plutôt que mort. C’est entendu également : la vie est sacrée, chaque vie est sacrée. Reste à savoir de quelle vie nous parlons… Dans un court essai consacré à la crise sanitaire, intitulé L’Idolâtrie de la vie, le philosophe Olivier Rey observe que la vie qu’il nous est proposé de sauvegarder, quoi qu’il en coûte, est en quelque sorte « la vie nue », c’est-à-dire l’existence considérée comme exclusivement physiologique, où l’on se contente d’être vivant plutôt que mort.

Pour préserver cette « vie nue », les autorités de nombreux pays, y compris le nôtre, semblent prêtes à des mesures maximales qui tendent à dépouiller la vie de son épaisseur relationnelle, sociale ou encore spirituelle. Face à cette pente ultra-sanitaire, un autre philosophe, Martin Steffens résume les choses ainsi : « Je ne vis pas pour continuer de vivre indéfiniment, mais pour vivre pleinement l’expérience humaine2. »

Le risque sanitaire actuel, dont on ne sait combien de temps il va durer, survient au moment où un autre risque occupe le débat public : le risque pour notre sécurité ; et même le spectre de la violence. On parle d’ensauvagement, de territoires en sécession, hors de contrôle de la loi et de la police, tenus par des hommes armés, etc. Ces mots ne sont pas excessifs, ils décrivent une réalité.

Cependant, qu’il s’agisse du risque sanitaire ou du risque sécuritaire, il faut penser aussi à l’âme des choses : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Il en va de notre corps social, c’est-à-dire de notre patrie, comme de notre propre corps : à quoi bon préserver la France des malheurs physiques qui la menacent si nous ne faisons pas vivre l’âme ? Nous ne voulons pas seulement que la France vive “corporellement”, nous voulons qu’elle vive comme France, dans la continuité de son histoire, de sa personnalité, de son génie propre.

Editorial de Guillaume de Prémare

 

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