La révolution consiste en permanence à « déformer » la personne et « opposer » les personnes entre elles. Pour cela elle déresponsabilise et crée des « hiérarchies parallèles ». Pour le révolutionnaire seule compte la révolution et non la réforme.
Monsieur Peillon, d’une certaine manière nous donne des indices en insistant sur la nécessité de continuer le travail d’une « Révolution Française inachevée », d’une révolution permanente ennemie de la nature humaine.
Quelles furent les trajectoires de cette « Révolution » permanente, ni de droite ni de gauche, telles qu’elles ont été mises en œuvre pour la révolution « culturelle »[1], la révolution « sexuelle »[2], la révolution de « l’identité de genre »[3]. Ces trois « révolutions » en effet mettent en lumière la systématisation d’une « méthode » appliquée avec rigueur[4]. Elles ont procédé sans dogmatisme mais avec la discipline d’une praxis dont on peut retenir la démarche commune :
1/ Instrumentaliser des situations compassionnelles pour « allumer la mèche » au nom de l’égalité et de la lutte contre les discriminations culturelles, sociales, de sexe et de genre…( la culture pour tous, la liberté sexuelle pour tous, le mariage pour tous…)
2/ Utiliser comme moteur une « classe » ou une minorité n’ayant rien à perdre au sens marxiste où même ayant à gagner un poste, un avantage, une rente qui l’oblige (l’animateur culturel (le mao de service), le conseiller conjugal (MLF de service), le conseiller d’orientation sur l’identité de genre (LGBT de service), etc…
3/ Opposer la personne, sujet de l’action, à la société où elle est acteur en dialectisant les minorités contre le bien commun. Au nom de l’égalité, au nom de la liberté, au nom de la non-discrimination, il faut casser la fraternité et alimenter la lutte des classes. On oppose une communauté de ressemblance (les artistes, les femmes, les salariés, les immigrés, les enfants, les gays etc…) à une communauté de destin partageant un bien commun (famille, commune, entreprise, nation).
4/ Imposer la terreur pour faire taire l’opposition, les arguments de raison et le bon sens, par l’opprobre et l’anathème. Il s’agit de ne pas argumenter mais de « ringardiser » l’opposant suspect de refuser le progrès et le sens de l’histoire. Il s’agit de disqualifier la résistance suspecte de vouloir opprimer, la femme, l’homosexuel, l’enfant etc…L’opposant, le résistant est stigmatisé comme un conservateur attaché à des privilèges et qui a choisi le camp du mal.
5/ Déformer la personne sujet de l’action (l’artiste, la femme, le professeur, le salarié, l’enfant…), en trouvant le moyen de le détourner de sa « vocation » personnelle en cohérence avec son être, vers un rôle prétendument « choisi » alors qu’il est imposé et « construit ». Il s’agit au nom de la liberté et de l’égalité de détourner la personne de sa mission, de ses responsabilités.
6/ Institutionnaliser de véritables « hiérarchies parallèles » financées (donc motivées pour défendre leur subsistance propre dans la durée) pour subvertir dans la durée le corps social que l’on veut noyauter et détourner de sa raison d’être en lui imposant un fonctionnement contre nature. De cette manière le comportement « dans l’ordre » de la personne est rendu plus difficile voir impossible.
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[1] La révolution « culturelle »
Moyen : création des maisons de la culture
Stratégie : utilisation de la menace de passéisme conservateur et instrumentalisation des artistes contre la civilisation.
Méthode :
– institutionnaliser une structure proche des citoyens avec un budget et des fonctionnaires payés pour faire émerger des droits égaux à la subjectivité de la création et mettre « l’imagination au pouvoir ». Mobiliser les artistes et les médias. La Convention collective des intermittents du spectacle domestique artistes et collaborateurs des médias et leur donne du temps pour « militer » pour une nouvelle culture.
– déformer en continu la connaissance et la création du beau,
– opposer l’idée au réel, la création au patrimoine, la modernité à la civilisation héritée. Tout ce qui n’est pas créé aujourd’hui est « ringard ». Il s’agit de changer les « valeurs » pour faire un homme nouveau non pas créé mais construit. Résultat : mise en place d’un véhicule permanent de la révolution culturelle pour diffuser l’esprit de « mai 68 ». La culture est déformée pour changer l’homme. Sous apparence de liberté et de droit à la création, l’artiste est déresponsabilisé de la recherche objective du beau et devient le premier agent du relativisme dans la société.